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La question de la revalorisation du minimum contributif (Mico), qui vise à soutenir les faibles pensions, est actuellement sous les feux des projecteurs pour les futurs bénéficiaires. Cette revalorisation a été abordée dans les nouveaux décrets publiés le 11 août 2023 au Journal Officiel. Henri Martin, économiste spécialisé dans le système de retraite à l’université de Lille, analyse les implications de cette revalorisation qui s’annonce pour le 1er septembre 2023, avec Ouest-France.
Une revalorisation pour les retraités
Le minimum contributif concerne les carrières du secteur privé ayant accumulé entre 166 et 172 trimestres validés. Pourquoi ? Pour obtenir une retraite à taux plein. Dans ce contexte, une personne travaillant dans le secteur privé peut prétendre à deux pensions de retraite à la fin de sa carrière. La pension complémentaire du régime Agirc-Arrco et celle du régime général. Seule cette dernière est touchée par le minimum contributif.
Actuellement fixé à 684 € brut (soit le minimum contributif de base), ce montant évolue pour le retraité en fonction de la durée de cotisation. Par exemple, si vous avez validé 41 ans sur les 42 nécessaires, votre pension se calcule sur la base de 342 €.
Les retraités peuvent également obtenir une pension à taux plein sans le quota de trimestres requis. Pour cela, il faut partir à 67 ans, l’âge d’annulation de la décote. Pour les personnes ayant cotisé plus de 120 trimestres au titre de l’emploi (excluant les périodes de maladie, maternité, chômage ou invalidité), le minimum contributif s’élève à 748 € par mois, soit une version majorée.
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Cent euros de plus pour les retraités ?
Comment se traduit la revalorisation tant discutée de 100 €, promise par le gouvernement ? Par une hausse maximale de 25 € pour le minimum contributif de base (le faisant passer à 709 € au 1er septembre). À cela peut s’ajouter une augmentation de 75 € au maximum pour le Mico (atteignant 822 € au 1er septembre).
Ainsi, cette augmentation brute de 100 € mensuels concerne uniquement les retraités ayant tous leurs trimestres. Ceux qui n’ont pas validé les 120 trimestres ne bénéficieront au maximum que d’une augmentation de 25 €.
Un coup de pouce pour les petites pensions
Le cœur de cible de cette revalorisation gouvernementale est le suivant. Les retraités ayant de petites pensions, mais ayant travaillé toute leur carrière. Cette revalorisation reste proportionnelle au nombre de trimestres validés. Le gouvernement évoque que cette revalorisation touchera un départ sur quatre, mais il est difficile de vérifier cette affirmation.
Actuellement, 15 % des retraités touchent le minimum de pension. Avec l’augmentation du minimum de pension, ce pourcentage pourrait augmenter. Cependant, estimer un quart semble ambitieux.
Les futurs retraités avec de faibles revenus peuvent également bénéficier de l’Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées (Aspa). Cette allocation diffère du minimum contributif, car elle est complémentaire à la pension de retraite.
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En effet, elle dépend des revenus du ménage et les ajuste si ces revenus sont en dessous d’un certain seuil. Toutefois, si vous êtes au minimum contributif et que vous bénéficiez de l’Aspa, votre niveau de vie ne s’améliorera pas.
Si, par exemple, un retraité seul bénéficiaire du Mico touche actuellement 800 € par mois et que ce montant augmente à 900 € avec la réforme, son Aspa baissera. Elle passera de 160 à 60 € pour respecter le seuil de 960 €.