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Sur les routes françaises, ils devaient faire régner l’ordre et la justice. Pourtant, ils sont menacés de disparaître, faute de rentabilité, selon l’association 40 Millions d’automobilistes. Les radars tronçons, qui mesurent la vitesse moyenne sur un tronçon de route, ne font pas le poids face aux radars fixes, plus rentables.
En effet, d’après Presse-Citron, sur les 4 500 radars du pays, une centaine seulement sont des radars tronçons. Ainsi, ces derniers ne flasheraient que 5 000 conducteurs par an, contre 14 000 pour leurs concurrents. Malgré cela, la Sécurité routière devrait encore empocher plus de 332 millions d’euros en 2023.
Pourquoi le radar-tronçon est-il sur la sellette ?
Les radars tronçons sont dans le collimateur de la Sécurité routière. La raison ? Elle les trouve trop chers à entretenir et à réparer. Le coût unitaire serait de 165 000 euros contre 35 000 euros pour un radar standard. Elle voudrait donc les remplacer petit à petit par des radars automatiques, plus simples et plus rentables.
Mais cette décision fait hurler l’association 40 Millions d’automobilistes. En effet, elle n’y voit pas un souci de faire des économies, mais plutôt un stratagème pour une chasse au profit. Et ce, au lieu d’une prévention des accidents. Philippe Nozière, président de l’association, s’en est indigné :
« Officiellement, la Sécurité routière justifie donc leur remplacement progressif par un autre type de radar par un moindre coût économique… Mais c’est en réalité davantage la rentabilité de ces appareils qui soucie les autorités. Ils ne génèrent en fait pas assez d’argent par les contraventions ! »
Pierre Chasseray, délégué général de l’association, ajoute : « C’est la preuve que les radars ne sont pas là pour assurer la sécurité des usagers, mais bel et bien pour faire les poches des automobilistes. »
En réalité, l’association redoute que le changement des radars tronçons ne multiplie le nombre des flashs. Ce qui, mécaniquement, va faire exploser le nombre d’amendes. Certaines sources affirment même que ces dernières pourraient tripler, mais cela reste à vérifier.
Une autre alternative de la Sécurité routière
Toujours est-il qu’il y a une alternative au radar tronçon. En effet, la Sécurité routière a toujours dans ses cartons un projet de contrôle de la vitesse moyenne sur les routes de France. Cependant, il faudra patienter encore quelques années avant de le voir se concrétiser, selon Auto Plus.
Le principe serait simple : des caméras placées sur les bords des routes liraient les plaques d’immatriculation des véhicules et calculeraient leur vitesse moyenne sur une distance variable. Par conséquent, ce système ne nécessite ni capteurs au sol ni boîtiers spécifiques.
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Ce radar serait plus discret et plus difficile à détecter par les conducteurs, mais aussi plus facile à installer et à maintenir. Il serait aussi plus efficace pour repérer toutes les infractions relatives au non-respect des distances de sécurité ou au franchissement des lignes continues.
Des essais auraient déjà été réalisés en 2020 dans le Doubs, sur une portion de 10 kilomètres entre Besançon et Pontarlier. Les résultats étaient, semble-t-il, satisfaisants. Cela dit, il faudrait encore obtenir le feu vert du Conseil d’État et du Parlement pour le déployer sur tout le territoire national.
Disparition des radars tronçons : que dit la loi ?
Ce dispositif ne convainc pas les associations d’automobilistes. Elles le jugent inutile et illégal, un piège à conducteurs, qui ne respecte pas leur vie privée. C’est pourquoi elles veulent une réforme du système de contrôle-sanction automatisé.
Un nouveau système qui misera sur la prévention et l’éducation plutôt que sur la sanction. Elles exigent aussi un arrêt de l’installation de nouveaux radars, de toute sorte, tant que leurs objectifs et leurs critères ne seront pas clairs et transparents.
