Retraite complémentaire Agirc-Arrco : devrez-vous encore travailler 1 an de plus ? On fait le point

Le malus de 10% sur les retraites complémentaires pendant 3 ans pour tout assuré qui part à l'âge légal devrait être supprimé dès cet automne pour les nouveaux retraités, obligés de travailler plus longtemps à cause de la réforme des retraites. 

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La retraite complémentaire s’ajoute à la retraite de base pour constituer la retraite globale. Et c’est l’Agirc-Arrco qui la gère. Ainsi, une fois par an, les partenaires sociaux négocient une éventuelle revalorisation des retraites complémentaires. Et cette revalorisation intervient chaque année au 1er novembre.

Après en avoir débattu ce mardi 5 septembre au Medef, les syndicats et le patronat y voient désormais plus clair sur le devenir du régime de retraite complémentaire des salariés du privé. Le report de l’âge légal devrait conforter les ressources de l’Agirc-Arrco à hauteur de 22 milliards d’euros sur 15 ans, selon des estimations des services du régime. Autre sujet brûlant depuis quelques mois : le malus de 10% sur les pensions complémentaires.

Retraite complémentaire : les négociations commencent !

Ce n’est plus un secret pour personne ! La réforme des retraites a apporté avec elle son lot de changements. La principale mesure de cette réforme est notamment de repousser l’âge légal de départ à la retraite. Système à points… Décote/surcote selon l’âge de départ…

Dans certains domaines, le système universel que le gouvernement souhaitait mettre en place ressemble à la retraite complémentaire des salariés du régime général.

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Cette retraite complémentaire s’ajoute donc à la retraite de base pour constituer la retraite globale.

Ainsi, une fois par an, les partenaires sociaux négocient une éventuelle revalorisation des retraites complémentaires. Et cette revalorisation intervient chaque année au 1er novembre.

Cette année, parmi les points clés des négociations, la suppression du malus de 10% sur la retraite complémentaire.

Qu’est-ce que la minoration sur les pensions des complémentaires ?

Le malus ou la minoration temporaire de 10% s’applique pendant 3 ans. Cela s’adresse à tout assuré qui liquide sa pension à taux plein et à l’âge légal.

Cette décote peut alors faire l’objet d’une annulation si le salarié travaille une année supplémentaire. Et, s’il travaille deux années supplémentaires, il peut même obtenir un bonus de 10%.

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« La hausse est de 10% si vous travaillez deux ans de plus que votre âge du taux plein, de 20% pour un report de trois ans et de 30% pour quatre années supplémentaires »indiquent les colonnes de Capital.

Cette mesure a vu le jour en 2019 pour inciter les salariés à travailler plus longtemps. À l’époque, les finances de l’Agirc-Arrco étaient dans le rouge.

« En 2022, l’Agirc-Arrco a en effet enregistré un résultat technique (différence entre les ressources et les charges, hors résultat financier) de 5,6 milliards d’euros », précise Capital.

Les caisses de la retraite complémentaire désormais renflouées !

Ainsi, ce mardi 5 septembre, patronat et syndicats ont entamé les négociations autour du futur montant des retraites complémentaires. Manifestement, aujourd’hui, les finances du régime Agirc-Arrco ont repris du poil de la bête. En effet, ses caisses sont pleines, ce qui laisse « une marge », selon les syndicats, pour améliorer les droits des travailleurs.

Géré paritairement, à noter que ce régime de retraite complémentaire verse chaque année plus de 87 milliards d’euros de pensions à 13 millions de retraités.

Alors que l’âge légal va être relevé progressivement à 64 ans, une telle mesure a-t-elle encore lieu d’être ? D’autant que la santé financière du régime de retraite complémentaire est en meilleure santé comparéé à 2019.

« Cette mesure doit tomber” !

Pour le moment, aucune décision n’a été prise quant au maintien de ce dispositif. Les cinq organisations syndicales (FO, CGT, CFTC, CFDT et CFE-CGC) estiment que cette mesure n’a plus lieu d’être. Cette mesure doit tomber”, a d’ailleurs déclaré Michel Beaugas, de Force ouvrière. “Il faut avoir la peau de ce coefficient. On ne compte pas y passer beaucoup de temps”, a alors soutenu Denis Gravouil de la CGT.

Le patronat est plus frileux

Côté patronat (Medef, CPME et U2P), le message est plus frileux. “Tout ce qui pourra évoluer doit être regardé à la lueur de l’équilibre financier sur la période 2023-2026”, a alors déclaré Diane Milleron-Deperrois du Medef.

Et, “Les marges de manœuvre financières ne sont pas énormes”, a renchéri, de son côté Éric Chevée de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises).

Affaire à suivre puisque ce n’était que l’une des premières tables de négociations sur les 5 au programme.

Et la revalorisation de la pension au 1er novembre ?

En plus de cette question brulante du malus (Agirc-Arrco) « les partenaires sociaux devront trancher d’autres points comme le mode de calcul de la revalorisation de la pension au 1er novembre ou la possibilité d’avoir de nouveaux droits en cas de cumul emploi retraite, ce que permet désormais le régime général avec la réforme des retraites », selon Capital.

Autant de sujets qui seront à l’ordre du jour lors des prochaines négociations des partenaires sociaux, avec une issue au plus tôt le 29 septembre, ou le 4 octobre, dernier délai.

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