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L’abeille que nous connaissons dans nos contrées est l’Apis mellifera mellifera. Dans d’autres régions du monde, l’espèce s’est développée différemment. Cela a donné lieu à 4 familles différentes d’abeilles mellifères et à un certain nombre d’espèces, pour être précis.
Cette richesse génétique est aujourd’hui mise à mal par l’intensification de l’apiculture et les enjeux sont très importants tant la sélection naturelle a préparé l’abeille à survivre dans des conditions très différentes entre les plaines glacées de l’Oural, le climat plus tempéré de l’Europe et le désert brûlant du Sahara.
La différenciation des espèces d’abeilles s’est faite sur une très longue période et au travers de deux glaciations qui ont accéléré la sélection naturelle avec le passage au travers de deux événements climatiques de très grande ampleur. A ce moment-là, le nombre d’abeilles a considérablement diminué avant de progressivement réaugmenter et recoloniser les espaces.
La production de miel à tout prix
De nos jours, la logique de rentabilité pourrait conduire les hommes à faire des croisements entre les différentes espèces afin d’augmenter les caractéristiques propres à la production de miel et sélectionner les espèces plus productives au détriment des autres.
Suite à des importations d’Apis mellifera ligustica (abeille italienne) et d’Apis mellifera caucasica (abeille du Caucase), des hybridations ont été menées allant jusqu’à une triple hybride avec des mâles noirs (Apis mellifera mellifera) croisées avec une reine hybride italo-caucasienne.
La préservation de l’abeille française
Les tentatives d’hybridation ont déjà été menées avec une reine italienne et un mâle noir (Français) ainsi qu’entre une abeille X et un autre mâle noir.
Si l’on peut comprendre l’intérêt pour un apiculteur de pouvoir produire plus de miel, l’expérience nous a montré que l’appauvrissement d’un patrimoine génétique et la disparition d’espèces endémiques font courir de graves dangers pour la survie de l’espèce entière. La disparition de l’Apis mellifera mellifera au profit d’un hybride serait à coup sûr une catastrophe écologique de plus.
Les populations d’abeilles françaises soumises au fléau du frelon asiatique n’ont pas besoin d’affronter d’autres dangers. La raison doit nous conduire à protéger le plus efficacement possible l’abeille française pour garantir la survie de l’abeille sur le long terme.
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