MALPASSET 1959-2009
Malpasset – 2 décembre 1959
Ce mercredi soir de décembre, les fréjusiens s`apprêtent à dormir ou, les plus « modernes » regroupés autour de leur poste de télévision, rient des facéties du clown Zavatta. La nuit est calme et le ciel étoilé, après les terribles journées de tempête qui ont ravagé la région pendant plus de deux semaines. Chacun se sent apaisé. A 21h13, pourtant, un craquement effroyable se fait entendre, suivi d`un souffle glacial et d`un bruit grandissant comparable à plusieurs trains lancés à grande vitesse…
Le barrage de Malpasset vient de céder.
La vague de soixante mètres de hauteur va parcourir les quatorze kilomètres qui la séparent du littoral en quarante minutes, dévastant tout sur son passage. Champs, cités ouvrières, fermes, usines, routes, voies ferrées, maisons de ville, camps militaire, base aéronavale…
On identifie aujourd`hui 393 victimes et une cinquantaine de disparus. Le reportage photographique de Michel Eisenlohr a été initié dans le cadre de la 50e commémoration de la catastrophe. La Ville de Fréjus et l`association ACC Malpasset (association du Cinquantenaire de la Catastrophe de Malpasset) ont ainsi souhaité prolonger le souvenir de cet évènement en le replaçant dans le territoire d`aujourd`hui.
Le site de Malpasset
La cassure du barrage
La vanne papillon
Parois du barrage
Grille en béton armé du conduit de vidange
Les lianes ont envahi les murs de la cité d’en Haut
Au milieu de la cité d’en Haut, la voiture du gardien a traversé les années
Logements de la cité d’En Haut
Murs de la cité d’En Haut
Les escaliers de la maison du gardien André Ferro
Le lit du Reyran
Bloc échoué
Elément métallique du chantier de l’autoroute
Conduit d’eau plié par la violence de la vague
Conduit d’eau de la branche-mère du barrage de Malpasset
Bloc de béton échoué sur les bords du Reyran
Carcasse de voiture dans les ruines de la mine de Bozon
Le « magou » perché dans la colline surplombe l’autoroute et le site de Malpasset
Les logements du « magou »
Une fontaine coule toujours au « magou » au milieu des ronces
Une maison du « magou »
Ancienne bergerie Pierrugues
Ferme Bontemps
Ferme Bontemps
A l’entrée de la plaine, la ferme Vian recouverte de peintures publicitaires et de tags
Ferme Vian
Bloc au milieu des ronces
Michel EISENLOHR
Né en 1974, Michel Eisenlohr exerce son regard depuis une dizaine d`années entre la France, l`Afrique et le Proche Orient. Titulaire d`une maîtrise de Lettres Modernes sur le thème du Soufisme et de l`Initiation, c`est à l`occasion d`un voyage au Mali en 1998 en pays Dogon qu`il réalise que la photographie est une réelle passion. A son retour, il se lance de manière autodidacte dans la technique du laboratoire et de la prise de vue. Depuis, son
activité s`est orientée vers des reportages d`impressions de voyage et de séries de portraits, tout en développant parallèlement des travaux de commandes autour de l`architecture, du patrimoine, du paysage urbain ou naturel. Il collabore aussi bien avec des agences d`architectes, des institutions culturelles, des manifestations privées que des collectivités territoriales. Il met ainsi son regard au service d`architectes, d`artistes et d`historiens de l`art.
Quels que soient les sujets traités l`humain est au coeur de son travail, qu`il soit représenté ou suggéré. Il traite les sujets de manière littéraire et poétique, par une approche sensible, presque vibratoire de ce qui nous entoure. Il tente par une distance photographique toute personnelle de ne jamais tomber dans le domaine de la photographie « pure« de reportage, ni celle plasticienne. Son regard est à la croisée entre les deux domaines.
Ces travaux ont fait l`objet de nombreuses expositions et publications : Première Rencontre photographique franco-mexicaine (avec le photographe mexicain Pablo Ortiz Monasterio) ; Festival international de la photographie d`Alep en Syrie ; Festival de photographie de Dubbai aux Emirats Arabes ; Festival européen de la photographie de nu en Arles ; Centre culturel français de Ouagadougou au Burkina Faso ; Septembre off de la photographie à Nice ; expositions dans les lieux culturels marseillais (Archives Municipales, EspaceCulture, Palais du Pharo, et Musée d`Histoire).
Dernièrement, il a exposé son travail sur l`hôpital de Boromo au Burkina Faso dans le cadre des 2e Vagabondages photographiques au Fort Napoléon de la Seyne-sur-mer. En 2010, il a également collaboré avec le poète Iranien Parviz Abolgassemi pour une exposition textes/photographies intitulée « Le goût de l`autre ». Ce reportage photographique « Sur les traces de Malpasset » a été réalisé entre février 2009 et juillet 2010, à la demande de la Ville de Fréjus et de l`association ACC Malpasset, dans le cadre de la commémoration du 50e anniversaire de la catastrophe du barrage de
Malpasset.
Site Internet de l`Auteur : www.micheleisenlohr.com
On dirait que le temps s’est arrêté il y a 50 ans. Personne n’a rien touché depuis (sauf les dégradations graphiques).
superbe travail, merci
Joli témoignage, c’est incroyable de voir que tout est resté en plan comme ça
Quand on regarde uniquement les images on a l`impression de se trouver sur une ancienne zone de guerre. La force de l`eau est impressionnante et bien illustrée dans ce reportage. C`est du beau travail et une noble tâche de commémorer ce terrible événement. On ne pourrait imager qu`un tel édifice puisse céder … Sait-on ce qui c`est réellement produit ?
D’après ce que j’ai lu, le barrage n’aurait pas résisté à la montée des eaux liée aux pluies torrentielles.
Informations de la part de l’auteur :
Impressionnant!
Exposition à venir du travail de Michel
Conservatoire du patrimoine à La Garde Freinet